Je suis né et j’ai passé mon enfance dans la petite ville côtière d’Oskarshamn, dans le Småland, en Suède. J’ai grandi parmi mes trois sœurs et mes trois frères. Mon souvenir le plus ancien est celui de l’appartement une-pièce dans lequel nous habitions jusqu’à mes quatorze mois. Je suis par terre – ou plutôt assis sur le pôt – regardant mes parents. L’image est très vivante. Mes parents sont assis dans la cuisine, absorbés par un jeu de société. C’est le soir. Une lampe pend au-dessus de la table. Sa lueur atteint presque la porte à l’autre bout de la pièce. La porte est entrouverte. De l’autre côté, mes trois frères dorment. C’est un souvenir. Parmi beaucoup d’autres.
Durant mon enfance je vivais à Döderhult, près d’Oskarshamn. J’ai quitté la maison familliale à seize ans, deux mois après la fin de ma scolarité. À dix-neufs ans je suis parti pour Stockholm, où j’habite encore. Depuis l’an dernier, mon compagnon et moi avons aussi un petit appartement à Berlin.
À Stockholm, j’ai travaillé dans des hôtels, comme éducateur, dans une librairie et dans un grand magasin de disques. J’ai tenu des cours d’écriture créative pour des jeunes pendant l’été. J’ai également fait des lectures de mes romans dans des écoles. Pendant un certain nombre d’années j’ai dirigé des groupes de soutien pour de jeunes bisexuels ou homosexuels, dans le cadre de la RFSL (fédération nationale pour les droits LGBT). J’ai ensuite lancé le même type de groupe de soutien pour les adultes – les femmes et hommes de plus de 25 ans qui pour une raison ou pour une autre n’ont pas encore fait de coming out. Ces groupes ont connu un succès immédiat.
J’écris depuis mon enfance. Les récits les plus anciens que j’ai datent de mes sept ou huit ans. Des histoires simples, très souvent sur un petit garçon qui cherche à se faire des amis.
Mes débuts litteraires ont eu lieu en 1993 avec le roman Min bror och hans bror – Mon frère et son frère (ed. Gaïa, 2002). C’est l’histoire de Jonas, un garçon de 18 ans, qui tente de se faire une image du frère qu’il n’a jamais connu, un frère qui est mort l’année d’avant sa propre naissance. Jonas apprend bientôt que ce frère, Paul, a vécu une intense histoire d’amour avec un autre garçon pendant la dernière année de sa vie. Le roman, qui prend la forme d’un polar, a été acclamé par la critique en Suède, puis traduit et publié en danois, norvégien, hollandais, hongrois, islandais, français, grec, allemand et en italien. J’ai également reçu un prix littéraire en 2002 pour ce livre.
Mon deuxième roman, Dröm att leva – « Rêve à vivre », a été publié en 1996. Il aborde aussi les thèmes du deuil et de l’homosexualité. Le personnage principal est encore un adolescent, Mikael. Il a récemment perdu son père dans un accident, et Mikael tente de surmonter ces premiers mois de deuil en allant vivre chez des amis à la campagne en Scanie, au sud de la Suède. Pendant son séjour il fait la connaissance d’un garçon danois du même âge, dont il tombe amoureux. Dröm att leva a des connections avec Min bror och hans bror, mais ce n’en est pas la suite. Mon deuxième roman a été publié en danois, islandais et allemand.
Le titre vient d’un vers d’un poême de Gunnar Ekelöf : ”Ge mig gift att dö, eller drömmar att leva.” (”donne-moi du poison à mourir, ou bien des rêves à vivre”)
Mon troisième roman, Om att samla frimärken –De collectionner les timbres (ed. Gaïa, 2004), a été publié en 2003. Lui aussi a été très bien accueilli par la critique en Suède. Il a été publié en français et en italien. Une traduction allemande est prévue pour de début 2010. J’ai fait une première version d’une traduction en anglais, que j’espère voir publiée un jour. C’est l’histoire de Mattias, un trentenaire, et de son ami d’enfance Samuel, un homme d’une quarantaine d’années son aîné. Lorsque Mattias apprend le décès de Samuel, il retourne dans la ville de son enfance pour les obsèques. Durant sa visite lui reviennent des souvenirs de ses rencontres avec Samuel. Aujourd’hui, avec l’expérience d’un homme mur, il tente de comprendre Samuel sous un autre jour. En chemin il se rend compte de ce qui les unissait.
En 2005 j’ai écrit un livret d’opéra intitulé William. C’est une interprétation libre de la vie de William Shakespear et Christopher Marlowe. La première de l’opéra, dont la musique a été écrite par le compositeur et chef d’orchestre suédois B Tommy Andersson, a eu lieu à l’été 2006 dans le château renaissance de Vadstena en Suède. Les 11 représentations ont été données à guichets fermés, et l’une d’elle fut retransmise en direct à la radio suédoise.
Mon quatrième roman, I ett annat land – Dans un autre pays, a été publié en 2006. C’est l’histoire un réfugíé de 14 ans, Aleks, qui a fui un pays européen en guerre avec les parents et sa soeur. Le roman, qui décrit les six premiers mois d’Aleks dans son nouveau pays (la Suède), a été traduit en danois.
Outre l’écriture, j’ai également fait des traductions, du norvégien, du danois, de l’estonien, de l’anglais et du polonais vers le suèdois. Principalement de la poésie mais aussi de la prose et de la littérature pour enfants. J’ai écrit un certain nombre d’articles et de nouvelles qui ont été publiés dans des magasines littéraires en Suède, en Finlande, en Islande, en France, en Norvège et aux Etats-Unis.
J’ai aussi été intervenant dans des cours d’écriture créative pour des adolescents. Il s’est agi le plus souvent de camps d’été aux alentours de Stockholm, mais aussi de tables-rondes à la bibliothèque municipale de Stockholm. J’ai enfin été pendant de nombreuses années membre du comité de la fondation des écrivrains suèdois qui évalue les demandes de bourses.